16 – AMOURS ET AMOURS

Rose Coutureau était à peine partie de l’appartement où venait de la recevoir la fausse comtesse de Blangy, que celle-ci, – ou plutôt lady Beltham, puisque, en réalité, la comtesse de Blangy n’était autre que la mystérieuse et séduisante maîtresse de Fantômas – se sentit prise d’une telle faiblesse, qu’elle dut s’appuyer à un fauteuil et s’y raccrocher presque pour ne point choir sur le sol. Lady Beltham était toujours belle, c’était toujours la superbe et hautaine créature qui avait fait la passion de Fantômas, qui avait aussi, dans tous les salons où elle était passée, suscité les admirations les plus émues, les plus sincères.

Pourtant, la jolie créature était moins séduisante que par le passé. Peut-être cela provenait-il d’une certaine lassitude, plus morale que physique, qui cependant, se devinait sur ses traits et par moments voilait son regard, atténuait le brillant de ses yeux. Lady Beltham, alors que Rose Coutureau s’éloignait, parut une seconde presque vieille. Elle était devenue livide, ses sourcils se fronçaient, une angoisse secrète ridait son front, tirait ses traits, fanait son visage, au teint tout à l’heure encore éclatant. Quel drame se jouait dans l’âme de lady Beltham ? Il eût fallu s’approcher bien près d’elle, écouter bien attentivement pour surprendre les paroles que murmuraient ses lèvres :

— J’ai peur, disait lady Beltham, j’ai terriblement peur.

Et, en effet, la maîtresse du bandit, celle qui avait été jadis une noble femme, et qui, petit à petit, entraînée par une folle passion, avait fini par accepter d’avoir comme amant le criminel sanglant dont le nom était célèbre : Fantômas, cette femme-là devait avoir bien peur pour s’avouer à elle-même sa crainte, et ne point chercher à se mentir.

Lady Beltham, plus de cent fois, avait donné la preuve d’une énergie extraordinaire. Elle avait couru de terribles périls. Elle avait été exposée aux pires scandales. Toujours, elle avait su se ressaisir, narguer la destinée, accepter le sort, vivre sa vie. Mais ce jour-là, lady Beltham, au contraire, paraissait ne plus avoir le ressort nécessaire pour triompher de l’angoisse de la minute, elle s’abandonnait, elle tremblait.

— J’ai peur, murmurait-elle.

Et, joignant les mains avec effroi, haletante, elle se laissa crouler sur une bergère. Lady Beltham fermait les yeux, elle eût voulu ne pas voir, ne pas entendre. Mais les paroles menaçantes de Rose Coutureau, malgré tout, malgré ses efforts, l’obsédaient :

— Lady Beltham doit mourir. On annonce la mort de lady Beltham. Qu’est-ce que tout cela veut dire ?

Qui a pu écrire cette lettre dont le secret a été surpris ? À qui enfin annonçait-on ma mort ?

Tout ce que Rose Coutureau, déguisée en vieille femme, avait dit et fait, devenait, pour lady Beltham autant de mystères impressionnants, autant de mystères qu’il fallait, coûte que coûte, résoudre, sous peine de mort peut-être ?

Longtemps, lady Beltham réfléchit. Sous l’influence de la peur qui la tenaillait maintenant, elle revivait les drames étranges de sa vie.

C’était elle, lady Beltham, qui avait connu les gloires de la campagne africaine, alors qu’en compagnie de son mari, lord Beltham, elle accompagnait l’armée anglaise au Transvaal, alors aussi qu’elle faisait la connaissance, connaissance si funeste, de Gurn. Ah Gurn, ce nom lui faisait mal à prononcer. Gurn c’était Fantômas. Gurn, c’était l’homme qu’elle avait pris pour amant, c’était celui qui avait tué lord Beltham pour elle, et c’était pour lui aussi qu’elle avait tué, qu’elle avait fait tuer Valgrand l’acteur. En frissonnant, lady Beltham se rappelait le matin pâle, où, près de la prison de la Santé, elle avait joué pour le malheureux artiste, la sinistre comédie qui avait conduit celui-ci à porter sa tête sous le couperet de Deibler [26]. Fantômas avait juré alors à la grande dame qu’il auréolerait son nom de gloire.

Il avait tenu parole, hélas.

Mais, c’était une gloire sinistre qui s’attachait à ce nom de Fantômas.

Ah certes, il était célèbre le bandit tragique. Mais il était dans la mémoire de tous, comme un monstre, comme un être hors la loi, comme un immense vampire.

Devant les yeux de lady Beltham, la silhouette légendaire de l’homme en cagoule, de l’homme vêtu de noir, se dressait.

Mais elle la voyait éclaboussée de sang, elle la voyait lugubre et ricanante, cette silhouette d’horreur !

Que de crimes il avait entassés ! Que d’innocents criaient vengeance ! Que de mensonges affreux il avait osés, poursuivant toujours sa route, sans merci, courant après la richesse, multipliant les deuils, indomptable et indompté, féroce et grandissant sans cesse, assassin qui était devenu l’Assassin même, le Buveur de Sang !

C’était cet homme qu’elle avait aimé, qu’elle aimait.

Il l’avait trompée pourtant.

Elle ne savait rien de son passé, elle n’avait jamais connu au juste tous ses crimes, mais ce qu’elle en savait était déjà effroyable.

Un jour, lady Beltham avait appris que Fantômas avait une fille, qu’il la chérissait profondément. Elle avait espéré que pour elle, en son nom, il s’amenderait. Mais il n’en avait rien été.

Le monstre avait trouvé, au contraire, dans son amour paternel, une incitation nouvelle au crime. Il voulait que sa fille fût riche. Il avait tué, tué encore, pour elle.

Et puis, c’était une suite de drames effroyables. Une existence perpétuelle de bête traquée, qui paraissait lui plaire. Fantômas, Génie du Crime, semblait se réjouir de chaque horreur commise. Toujours plus grand, toujours plus fort, toujours plus audacieux, il voulait qu’on frémît en se demandant à quelle dernière cruauté son invention farouche se hausserait quelque jour. Lady Beltham, glacée d’effroi, essayait pourtant de chasser les évocations sinistres qui se pressaient malgré elle dans sa pensée.

— Je l’ai aimé, murmurait-elle, je l’ai aimé, mais je ne l’aime plus.

Elle mentait, hélas.

À dire qu’elle n’aimait plus Fantômas, la pauvre femme souffrait horriblement. Si. Elle l’aimait toujours.

Il avait beau lui faire horreur, elle était toujours sa chose, son esclave, elle voulait le mépriser, elle ne trouvait dans son cœur que la force de lui pardonner.

Et pourtant…

Lady Beltham se rappelait que, depuis quelques mois, Fantômas était pour elle plus hautain, plus sarcastique.

Jadis, elle pouvait, de temps à autre, lui arracher une confidence, le contraindre parfois à épargner une victime. Maintenant, elle ignorait tout de lui.

Lady Beltham se répéta :

— Je vais mourir. On annonce ma mort. Qui donc peut savoir que je vais mourir ?

L’angoisse de la question était si forte, cette femme qui était jeune encore, qui était belle toujours, qui aimait, qui jouissait de la vie librement, avait si peur de se demander par quel ténébreux mystère on avait pu annoncer sa mort, que se levant comme une automate, les mains jointes, l’air d’une somnambule, lady Beltham traversa le salon :

— On a dit que je vais mourir, murmura-t-elle. Qui ?

Soudain, lady Beltham s’arrêta. Comme si elle eût été changée en statue, comme si la mort eût suspendu sa marche, elle demeurait immobile, au milieu de la grande pièce, devenue plus pâle encore.

La porte du salon s’était ouverte.

Un homme d’une extrême élégance, un homme jeune, moulé dans une jaquette de coupe irréprochable, au visage énergique, aux yeux vifs, venait d’apparaître.

Il s’inclina devant elle, et sa voix était douce :

— Bonjour, ma chère, Vous allez bien ?

Lady Beltham, d’abord, ne répondit pas.

Si forte avait été son émotion, en voyant s’ouvrir la porte devant la silhouette de cet homme, au moment où elle se posait une question abominable, que les mots s’étranglaient dans sa gorge. Puis elle faisait effort sur elle-même. Un pâle sourire errait sur ses lèvres blanchies :

— Bonjour, mon cher, répondit-elle, de sa voix d’or, aux intonations grisantes. Je vous remercie d’être venu prendre de mes nouvelles, vous avez eu raison.

— Mais, comtesse, ne suis-je pas toujours le plus empressé des galants ?

— Je me plais à le reconnaître. Toutefois…

— Toutefois ?

L’élégant gentleman qui entretenait la maîtresse de Fantômas s’était laissé tomber négligemment sur un moelleux divan.

— Toutefois ? Que veut dire cette restriction ?

— À quoi bon ?

Elle venait machinalement de traverser la grande pièce, elle s’assurait que les portes étaient bien fermées sous les tentures et que nul ne pouvait surprendre la conversation qu’elle allait avoir avec son visiteur.

— Vous désirez une cigarette ? demanda-t-elle.

— Volontiers.

Elle tendit une coupe d’onyx aux merveilleuses nervures, où s’amoncelaient de fins rouleaux de tabac d’Orient.

— Toutefois ? Vous ne m’avez pas répondu.

Lady Beltham répéta à haute voix :

— À quoi bon ? Je ne saurais vous le dire maintenant.

— Renseignez-moi, ma chère, vous semblez nerveuse.

Hélas, à ce mot, l’attitude de lady Beltham changea brusquement.

On eût dit qu’une parole imprudente faisait déborder la coupe d’amertume dont elle s’abreuvait depuis quelques jours.

Lady Beltham, d’un bond, se précipita, tomba à genoux au pied du sofa sur lequel était installé son visiteur.

Et c’est d’une voix tremblante, d’une voix brisée, d’une voix de sanglots, qu’elle interrogea :

— Fantômas, disait lady Beltham, Fantômas, pourquoi ai-je peur ?

L’élégant gentleman, cependant, avait brusquement froncé le sourcil, s’était redressé :

— Folies ! dit-il.

Il la releva, il appuya ses deux mains sur les épaules de sa maîtresse, il la contraignit à lever les yeux :

— Qu’avez-vous ma chérie ?

Lady Beltham répéta :

— Fantômas, j’ai peur.

— De quoi ?

Lady Beltham plongea ses yeux dans ceux de celui qui l’interrogeait :

— J’ai peur, articula la jeune femme, j’ai peur d’être tuée et j’ai peur d’être tuée par toi, Fantômas.

— Folies, répéta Fantômas.

Nerveusement, cependant, encore qu’il voulût affecter le plus grand calme, Fantômas jeta sa cigarette inachevée :

— Lady Beltham, demandait-il, je vous prie de me répondre en toute franchise : je vous connais assez pour savoir que vous êtes capable de maîtriser vos nerfs. Vous n’êtes point de ces femmes douillettes et insupportables qui ont une âme de poupée et qui toujours ont peur de tout. Pour parler comme vous venez de me parler, vous avez sans doute des raisons, des motifs sérieux. Confiez-les-moi. Qu’y a-t-il dans ma conduite, dans ma façon d’être, qui puisse vous donner à penser de semblables horreurs ?

Fantômas venait de répondre, semblait-il avec une grande franchise. Il interrogeait avec ardeur, avec inquiétude aussi.

Hélas, il avait trop de fois joué la comédie. Tant de fois il s’était à ce point ri des sentiments les plus sacrés, qu’il était de ceux auxquels on ne peut croire.

Lady Beltham eut un rire de folle :

— Jurez-moi que vous m’aimez !

— Lady Beltham, dit-il lentement, je vous jure que je vous aime comme au premier jour. Il y a des choses que l’on n’oublie pas et que vous avez faites pour moi, lady Beltham, je vous jure, et vous devriez savoir ce que vaut la parole de Fantômas, que vous m’êtes sacrée et que je donnerais ma vie…

Il s’interrompit, car lady Beltham sanglotante, venait de tomber sur un fauteuil.

— Alors, hurla la malheureuse, alors, je ne sais pas, je ne sais plus, je ne peux pas comprendre.

Et la voix lui manquant, elle sanglotait plus désespérément encore. C’était vraiment une scène tragique, d’un tragique intense, inouï, qui se déroulait entre les deux amants.

En vain, Fantômas essaya-il de consoler sa maîtresse, en vain, s’efforçait-il de lui prouver qu’il l’aimait toujours, qu’il était horrible de supposer qu’il pût penser au crime odieux dont on l’accusait. Par moments, sans doute, il arrivait à calmer un peu la malheureuse, puis, il semblait qu’une pensée obsédante se réveillait en l’esprit de lady Beltham, et elle se reprenait presque délirante, à lui dire :

— J’ai peur de vous, Fantômas, j’ai peur de vous !

Petit à petit, cependant, usant de mots très doux, procédant avec une délicatesse dont beaucoup ne l’auraient pas cru capable, Fantômas, finit par faire avouer à lady Beltham d’où provenait son attitude.

Et alors, le bandit changea de visage :

— Madame, disait-il, je ne vous aurais jamais crue capable de pareils enfantillages. Si ce sont véritablement les propos de cette vieille femme qui vous ont mis en un tel état, je ne sais ce que je dois penser de votre force d’âme. Je vous jure que je ne connais pas cette femme, pas plus que sa fille Rose Coutureau. Je vous jure que j’ignore cette lettre dont elle vous a parlé. Que signifierait-elle d’ailleurs ? Pourquoi vous écrirais-je pour vous annoncer un crime dont l’horreur suffit à me faire reculer ? Oh madame, mais réfléchissez donc ! Pour avoir jeté ainsi le trouble dans votre âme, il n’y a qu’un homme, et cet homme n’est pas moi.

— Qui est-ce donc ? demanda lady Beltham.

— Juve, répondit Fantômas. Vous le savez, Juve est mon ennemi acharné, rien ne désarmera sa colère, rien ne saurait épuiser sa haine, toutes les ruses lui sont bonnes. Il croit remplir son devoir en me poursuivant, il me poursuivrait avec toutes les armes. Madame, rassurez-vous. Cette Rose Coutureau et cette vieille femme, je les retrouverai, je les ferai parler. Je saurai qui a envoyé vers vous cette messagère sinistre, car elle a été envoyée chez vous, parbleu ! C’est trop évident, on le voit, cela ne fait pas de doute, pour vous amenez à rompre avec moi ! Qui peut le vouloir ? Juve, je vous l’ai dit, mais la ruse est enfantine, madame. Je suis capable de bien des choses, je ne vous mens point en ce moment pourtant, je vous aime et cela doit vous faire plus confiante en moi, plus défiante aux mensonges de mes ennemis.

Fantômas se leva, il posa à nouveau ses deux mains sur les épaules de lady Beltham, il se pencha sur elle, il frôla de ses lèvres, le front de sa maîtresse :

— Maud, dit Fantômas, Maud, croyez-vous donc qu’un homme comme moi, quand il aime, n’aime pas pour la vie ? Croyez-vous donc que jamais une autre femme pourrait me séduire ? Croyez-vous donc que je ne sais pas, combien vous m’aimez vous-même ?

Lady Beltham, grisée par la caresse de son amant, répéta tout bas, ce qui était hélas, la vérité :

— Oui, je vous aime, Fantômas. Oui, je vous aime, pour la vie.

***

Depuis l’aventure qui avait marqué, à la Madeleine, la formidable entreprise qu’avait conçue Fantômas, voulant épouser la Recuerda, ou plutôt la nièce de l’infant d’Espagne, Mercedes de Gandia, Fandor continuait à rencontrer presque chaque jour Hélène, sa chère Hélène, la fille de Fantômas sans doute, celle qu’il chérissait malgré tout.

Hélène, depuis lors, vivait retirée aux environs de Paris, dans une humble maison de famille, découverte à Bois-Colombes par Juve.

La jeune fille se refusait obstinément, en effet, à écouter les conseils que lui prodiguait cependant le policier, désireux d’assurer le bonheur de Fandor, en concluant un mariage qui, pensait-il, pouvait, d’une part, soustraire une innocente à l’influence abominable du bandit, et d’autre part, calmer les angoisses perpétuelles ou se débattait le malheureux Jérôme Fandor.

Mais Hélène refusait de se marier !

Il eût été facile, aux termes de la loi, de faire admettre qu’elle était née de père et de mère inconnus, si même les papiers de la jeune fille, que Juve possédait toujours, n’avaient pas été reconnus par l’état civil français. De la sorte, le mariage eût pu s’opérer facilement, mais Hélène ne voulait pas en entendre parler.

— Tant que mon père sera ce qu’il est, avait-elle douloureusement répondu à Jérôme Fandor, vous ne pourrez pas, vous, honnête, épouser sa fille. Attendez. Espérons. Un jour viendra, j’en suis sûre où la miséricorde de Dieu nous rendra le bonheur possible.

Fandor, bien entendu, ne se résignait pas aux délicats scrupules de conscience d’Hélène :

— Peu importe votre père, répétait-il, inlassablement. Oubliez-le comme je l’oublie. C’est vous que j’aime, et pour moi, il n’y a que vous au monde.

Le temps passait ainsi. Chaque jour Fandor rejoignait Hélène et passait de longs moments avec elle. La jeune fille se débattait toujours. Le jeune homme insistait encore. Il comptait sur le temps pour vaincre les hésitations de celle qu’il aimait, et qui, elle ne s’en défendait pas, l’aimait aussi.

Longuement d’ailleurs, Hélène avait raconté à Fandor et à Juve tout ce qu’elle avait su des ruses extraordinaires auxquelles elle avait été bien involontairement mêlée en Espagne.

Il était établi maintenant de façon certaine que Fantômas n’avait inventé les invraisemblables péripéties de son mariage, que pour s’attacher à dépouiller Mercedes de Gandia de sa fortune, qu’il aurait réclamée en tant que mari, si Juve et Fandor, surgissant à la Madeleine, ne l’avaient contraint à prendre la fuite de façon si scandaleuse qu’il n’avait pu, gardant sa fausse identité de baron Stolberg, réclamer la fortune de sa femme. Une fois encore le bandit avait été vaincu, mis dans l’impossibilité de nuire. Mais hélas, la victoire de Juve était chèrement payée, puisque, en décrochant le lustre, Fantômas au moment même où il était contraint à la fuite, avait fait encore de nouvelles, d’innocentes victimes.

***

Dans le square Saint-Pierre où Fandor et Hélène se promenaient ce jour-là, indifférents aux bruits et au mouvement des enfants qui s’agitaient dans le jardin, oubliant tout pour ne plus songer qu’à eux seuls, avec l’égoïsme des amoureux, Hélène et Fandor marchaient à petits pas :

— Laissez-vous convaincre, répétait pour la centième fois peut-être le journaliste, ne repoussez pas le bonheur en invoquant une chimère, en croyant faire votre devoir, en cédant en réalité à un scrupule sans importance. Dites oui, Hélène.

Mais elle secouait la tête :

— Mon devoir, répondait la jeune fille est de dire non.